« En France, 1 personne sur 5 confie être ou avoir été suivie pour un problème psychologique ». C’est ce que révèle l’enquête : « Les Français et la santé mentale » réalisée en 2014 par la MGEN et Opinion Way auprès de 1000 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Nous vous proposons de découvrir en détails les autres grandes tendances qui ressortent de cette étude.
• La santé mentale inquiète et concerne l’ensemble de la population
– Pour 58% des Français, les personnes atteintes de maladies mentales sont potentiellement dangereuses pour les autres. Même si la quasi-totalité (96%) s’accorde à dire que chacun peut être affecté un jour.
– 36% des français ont déjà consommé ou consomment actuellement des médicaments pour les angoisses et le stress, 33% pour s’endormir, 28% pour lutter contre la dépression et 15% pour améliorer leur humeur ; avec une prise en charge médicamenteuse souvent de longue durée, depuis au moins 3 ans pour 60% de l’échantillon interrogé. À noter que 3 patients sur 10 ont ressenti des effets secondaires, alors que près de 40% déclarent ne pas avoir été informés des éventuelles conséquences et méfaits de leur traitement.
• Le type de prise en charge varie d’un patient à l’autre
– Un tiers des personnes interrogées, seulement, pensent que leur médecin généraliste a une formation adéquate pour répondre aux questions de santé mentale et 3/4 estiment qu’il ne réalise pas systématiquement une évaluation de l’état de santé mentale de ses patients (par manque de temps de consultation pour 88%).
– Le médecin généraliste reste le référent sur les problématiques de sommeil (83%) et de stress (72%). Pour les troubles les plus importants (dépressions, idées sombres et suicidaires et maladies mentales en général), le psychiatre devient l’interlocuteur privilégié.
– Les Français sont aussi nombreux à avoir décidé leur psychothérapie eux-mêmes (28%) que sur conseil d’un médecin (généraliste : 14% ; psychiatre : 15%).
• Consulter un psychiatre reste une démarche complexe aux yeux des français
Selon l’enquête c’est lié à :
– L’image négative que l’on peut avoir de l’accès aux professionnels (37%).
– Un manque d’informations sur l’accès aux professionnels (25%).
– Au coût de la consultation restant à la charge du patient (27%).
– Au manque de professionnels (11%).
• La psychothérapie reste une solution privilégiée
– 8 personnes sur 10 (soit 80%) considèrent que la meilleure réponse aux souffrances psychiques est la psychothérapie. Viennent ensuite le soutien de l’entourage à 66%, un traitement par médicaments à 58% et enfin l’hospitalisation à 47%.
– En cas d’urgence psychiatrique, le grand public connaît mal les structures de proximité. Les sondés sont relativement peu nombreux à savoir s’il existe, à proximité de chez eux, des centres de consultation psychiatrique publics (moins d’1 répondant sur 2) ou une équipe soignante pouvant proposer des consultations, des visites à domicile et des hospitalisations (1 sur 3).
– En revanche, 67% citent les urgences de l’hôpital, dont ce n’est pas la vocation première !
• Les Français ne se sentent pas suffisamment informés sur leur lieu de travail et à l’école
– 33% des répondants confient s’être déjà rendus au travail en situation de souffrance mentale.
– 55% sont attentifs et prévenants quant à la santé psychique de leurs collègues. Un chiffre qui baisse quand il s’agit d’évaluer le rapport à leur N+1. En effet, 21% des répondants actifs estiment que leur supérieur hiérarchique est attentif à leur santé mentale. D’ailleurs seuls 18% leur en parleraient directement, s’ils se retrouvaient en souffrance psychique.
– C’est auprès du médecin du travail qu’un 1 français sur 3 se tournerait en premier. À noter que 10% déclarent avoir déjà bénéficié d’une campagne de prévention de la souffrance psychique sur son lieu de travail.
– Même constat en milieu scolaire où les parents considèrent le niveau de prévention très faible. Pour 61% d’entre eux, il n’existe pas des dispositifs spécifiques de repérage liés aux souffrances psychologiques.
16% seulement déclarent que leur enfant a déjà bénéficié d’une campagne de prévention et d’information sur la souffrance psychique, la dépression, le risque suicidaire (contre 53% sur les risques liés à l’alcool et la drogue).
• Les Français estiment qu’ils ne sont sous-informés en matière de santé mentale
82% des répondants déclarent être insuffisamment informés ou pas du tout informés sur l’organisation de l’offre de soins (médecins, hôpitaux, autres professionnels) en santé mentale.
– 82% sur les médicaments utilisés pour les problèmes psychiques (leur efficacité, leurs effets indésirables, leur utilisation) ;
– 79% sur les maladies mentales en elles-mêmes ;
– 79% sur la souffrance psychique, la santé mentale en milieu professionnel ;
– 76% sur la souffrance psychique chez les adolescents ;
– 40% sur les risques liés à l’alcool ou à la drogue.
– Pour plus d’1 Français sur 2, leur mutuelle pourrait jouer ce rôle d’informateur quant à la maladie mentale et à sa prise en charge. 60% pourraient attendre d’elle des explications sur l’organisation de l’offre de soins en santé mentale, 54% sur les médicaments utilisés pour les problèmes psychiques.
Pour consulter l’intégralité des résultats de l’étude, rendez-vous sur : https://www.mgen.fr/fileadmin/documents/5_Le_groupe_MGEN/Communiques_de_presse/2014/20141204_Enquete_MGEN_OpinionWay_sante_mentale.pdf