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L’intérim, un tremplin pour l’embauche des personnes handicapées

Keroul – fevrier 25 – PC – Spot 1

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Le secteur de l’intérim s’engage depuis longtemps pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Objectif : répondre aux besoins spécifiques de ces candidats sans pour autant les cataloguer. Handirect fait le point.

 

Et pourquoi pas l’intérim ? Pour les personnes valides comme pour les travailleurs en situation de handicap, le travail temporaire peut-être un moyen de multiplier les expériences professionnelles mais aussi de trouver un emploi durable. D’autant plus qu’après une période économique rude et des chiffres de placement en berne (lire par ailleurs), le secteur reprend du poil de la bête. « La crise a bien évidement impacté le monde de l’intérim mais on constate une reprise, notamment dans les métiers de l’industrie», explique Philipe Bouchard chargé de la Mission Diversité chez Randstad.

La société a placé environ 26 000 travailleurs handicapés en entreprise entre 2002 et 2010. « Les entreprises restent de tout même assez frileuses, poursuit-il. Paradoxalement, en ce qui concerne le placement des personnes en situation de handicap, les conséquences de la mauvaise situation économique ont été moins importantes. Aujourd’hui, la tendance est clairement à la hausse ».

Johann Lasternas responsable de la Mission Handicap de Manpower confirme : « L’impact a été moins violent, d’une part grâce aux obligations d’emploi imposées par la loi et d’autre part grâce aux actions mises en place par les agences d’intérim autour du handicap. »

 

Accompagner, mais pas trop…

Pour les entreprises de travail temporaire, l’accompagnement des candidats handicapés se résume en deux principes: les épauler pour répondre aux besoins liés à leur handicap et ne pas les stigmatiser en apportant un accompagnement trop spécifique. « Un travailleur handicapé est un travailleur comme les autres », souligne Solenn Lu, chargée de la Mission Handicap d’Adia. « Ce sont des candidats avant d’être des personnes en situation de handicap, résume Philipe Bouchard. Il faut donc s’axer sur les compétences, tout en prenant en compte les besoins spécifiques ».

Ainsi, les actions en faveur des candidats en situation de handicap se déclinent de manière différente. Ranstad a, par exemple, lancé l’année dernière un réseau d’agences référentes sur le handicap. Ces agences (une cinquantaine aujourd’hui) sont toutes dotées d’équipements spéciaux, tels que des logiciels informatiques permettant aux malvoyants de consulter les offres d’emploi. Présent sur tout le territoire français, ce réseau a pour objectif de délocaliser la politique centrale pour favoriser l’accès à l’emploi

des travailleurs handicapés. « Concrètement, il est composé d’agences volontaires représentant tous types de secteurs. Celles-ci sont souvent situées dans des grandes agglomérations, explique Philipe Bouchard. Nous souhaitons ainsi être au plus près des candidats. Chaque candidat étant unique, chaque réponse se doit d’être individuelle.

Nous souhaitons, par ailleurs, démultiplier les actions de sensibilisation des entreprises grâce à ce réseaux ».

L’entreprise Adecco a quant à elle créé un « Espace Emploi Handicap & Compétences » à Paris en février 2010. « Il s’agit d’un centre de ressources en complément

de notre action de proximité (des référents handicap sont présents dans les régions). Il informe les candidats et conseille également les entreprises sur les questions liées aux handicaps », explique Bruce Roche directeur de la Responsabilité Sociale et Environnementale du Groupe Adecco. Objectif : concentrer l’expertise en un lieu. L’ambition est de

mettre en place un dispositif qui permette d’assurer un accompagnement auprès des personnes en situation de handicap. Il s’agit de proposer un parcours professionnel établi en fonction des compétences et des attentes du candidat ainsi que des attentes et des propositions des entreprises clientes.

 

L’importance de la formation

Bien évidement, les entreprises de travail temporaire et de recrutement offrela possibilité d’effectuer des formations. Johann Laternas insiste sur l’importance de la formation

en alternance. « C’est un véritable levier d’accès à l’emploi et elle permet de réduire le décalage entre les attentes des recruteurs et les compétences des travailleurs handicapés. Nous nous appuyons notamment sur le recours au contrat d’insertion professionnelle intérimaire (CIPI) qui est une formation courte. »

L’entreprise Manpower a pour sa part signé un accord avec ses partenaires sociaux fin 2009, portant à la fois sur le personnel intérimaire et sur les permanents. Dans le cadre de cet accord, l’Amih (L’Agence nationale Manpower Insertion, Handicap) a été créée. Cette structure nationale basée au siège concentre plusieurs missions : accompagnement des personnes victimes d’un accident grave du travail, des publics seniors et recherche de solutions de logement. « L’intérim peut bien évidement être une solution pour l’intégration professionnelle des personnes handicapées à long terme, explique Bruce Roche. Pour les personnes en situation de handicap qui doivent passer par une reconversion professionnelle, l’intérim permet de tester ses compétences et de se familiariser avec un nouvel environnement.

Ensuite, à travers les formations, il permet d’acquérir un savoir faire. Enfin, la mission d’intérim démystifie le handicap dans l’entreprise. Grâce aux missions temporaires, les managers peuvent s’essayer à la collaboration avec un travailleur handicapé et se libérer ainsi de tous stéréotypes ». Philipe Bouchard conclut : « L’insertion

professionnelle des personnes en situation de handicap reste un combat quotidien. Bien que les enjeux soient globalement compris, beaucoup de barrières restent à franchir. »

 

Éléments chiffrés sur le marché de l’intérim

 

• Avant 2008 = 620 000 ETP / jour (soit 2 millions de personnes tous secteurs d’activité confondus)
• En 2009 = 450 000 ETP / jour ; – 30% d’activité sur un an, la crise nous a fait perdre 10 ans d’activité
• En 2010 = 530 000 ETP / jour ; reprise d’activité de + 15 % par rapport à 2009, soit un retour au niveau d’activité de 1999

• En mai 2011, l’emploi intérimaire affichait une progression de presque 10 % en glissement annuel (+ 58 300 intérimaires)
• L’emploi intérimaire a connu en 2010 une embellie sur tous les secteurs, mais c’est l’industrie qui connaît la plus forte progression (+31,4%) suivi par les services (+12,9%). Le BTP n’a enregistré qu’une hausse modérée (+3,4%).

(ETP = équivalent temps plein)

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